
L'occasion de découvrir une autre vision des choses sur notre désormais ex attaquant.
Billevesées et tissu d'imprécations reposant sur les apparences que ce salut à Modibo de SPB.
Premièrement, je récuse qu'une année puisse faire date.
Deuxièmement, cette admiration servile et puérile pour Richert, laisse pantois.
Non seulement, il y aurait un bilan contrasté à tirer de l'homme qui a fait chuter Sochaux face à la sous-équipe de Nîmes, ou qui a largement contribué au maintien du PSG dans une L1 que son talent ne lui valait plus, au risque qu'elle nous explosât 6-1 quand l'été fut revenu, mais surtout c'est complètement hors-sujet.
Si on fait le bilan de la saison, on ne fait pas le procès de Modibo et vice-versa. À ce stade d'idolâtrerie, il faut punaiser une image au dessus de son paddock à la place du crucifix.
Troisièmement, j'ai toujours pensé que l'image, d'ailleurs largement condescendante, du club familial était surtout destinée à rassurer les mères de familles qui allaient laisser leurs bambins passer leurs années d'adolescence à Exincourt. Ma part d'ombre me susurre même que, derrière cette proclamation débonnaire, il faut essentiellement comprendre que le club s'interdira de concurrencer les semi-gros du Championnat, c'est-à-dire les Saint-Etienne, les Toulouse hein; pas les PSG, Marseille.
Dans les deux cas, cette étiquette doit être regardée avec circonspection et non pas brandie comme l'étendard des vertueux.
Après qu'un parisien ait besoin d'intellectualiser sa liaison avec Sochaux… Voilà qui explique sans doute l'échec de Menez.
Quatrièmement, qu'il faille pour s'interroger sur le pardon, invoquer Jacquet est extraordinaire.
L'homme dont le fait de gloire ultime fut acquis sous la quadruple conjonction improbable et quasiment intégralement indépendante de son talent, d'une victoire aux penalties à domicile contre les italiens, d'une victoire au but en or contre le prestigieux conglomérat de nano-daubasses à gardien boursoufflé du Paraguay, de deux buts d'un défenseur qui n'avait jamais mis un but se sa vie en match international et n'en a jamais remis depuis en 140 sélections en demi-finale, et de la mort clinique ponctuelle du meilleur joueur du monde, Ronaldo, en finale est celui dont on parle; (rappel pour les plus jeunes en même temps qu'acheter du roaccutane).
Si Jacquet ne pouvait pas pardonner, ce n'est pas parce que l'offense qui lui avait été faite était trop grave ou son indignation trop profonde, mais parce que dans sa ford intérieur cuir, il savait bien que son succès devait davantage à Tyché qu'à Niké (Tyché gagnant en quelque sorte) et par conséquent, qu'il n'avait pas la dignité nécessaire pour être miséricordieux. Il avait braqué la victoire; il lui fallait la recouvrir et s'enfuir vite de peur qu'elle s'échappe, car il aurait bien incapable de la reconquérir.
Au passage, le journaliste qui a fait amende honorable sans évoquer à quel point cette victoire était chanceuse, fut lui, digne dans cette affaire.
En refusant le pardon, Jacquet s'est abaissé sous son critique, et ça n'a rien d'étonnant d'ailleurs, il n'est de pardon que Raymond.
Bref, aller chercher le patronage de Jacquet pour expliciter sa position, c'est peut-être plus faire pour la discréditer que je suis en mesure de le faire moi-même.
Nous avons été long aussi nous passerons rapidement (ce qui nous distingue de Boudebouz, au demeurant) sur le 5e point : La saison lamentable en nous bornant à constater qu'en définitive elle ne l'a guère été davantage que trois des quatre précédentes durant lesquelles (l'excellent) Maïga ne figurait pas dans l'effectif.
Quelqu'un qui aurait moins d'arguments que moi objecterait en 6e qu'il est amusant qu'un parisien se braque prioritairement contre l'absence d'excuses prononcées par (l'excellent) Maïga. Les plus rapides d'esprit d'entre vous, nous développerons pour Accent de Franche-Comté, auront déjà remarqué le croquignolet qu'il y a à considérer comme logiquement défendable de s'interdire d'excuser la faute de quelqu'un au motif qu'il se refuse à présenter des excuses ! Mais voilà un parisien donc, supporteur du FC Sochaux par les truchements compilés de l'amour du petit, de la recherche esthétique de l'originalité , de la passion du contre-pied (ce qui nous rapproche de Boudebouz, au demeurant) et des représentations télévisées accessibles à vil coût qui s'érige en porte-parole des siffleurs/insulteurs, c'est-à-dire de spectateurs de Bonal. Ceux à qui Modibo a intimé l'ordre de modifier leur attitude avec le paternalisme un peu autoritaire qui le caractérise.
Voilà qu'en France on peut désormais faire procès des griefs qu'on n'a pas subi ! Voilà que ce billet fini, j'esterelles en justice pour la querelle de bornage entre Monsieur Sauveur Orduratto et Doumé Bandatori, deux niçois respectables ?
Vient ensuite une laborieuse théorie selon laquelle l'indignité de Maïga est supérieure à celle d'Anin, lequel doit bénéficier de la mansuétude du jury pour cause de fragilité psychologique. Il y aurait beaucoup à s'interroger sur qui de la fragilité psychologique fait la caillera ou de la caillerattitude fragilise psychologiquement, mais ça nous amènerait trop loin pour être programmable sur UEFA Soccer Manager l'entraîneur et nous perdrions un phare de ce forum, Sg, c'est un g pas un q, machin01. Nous nous contenterons donc de souligner que la situation au Mali n'est pas facile et ce, depuis de nombreux mois, et qu'il n'a pas été à ce jour démontré scientifiquement qu'être africain interdisait des émotions plus subtiles que moi faim, moi content, vous merde.
Je pense au contraire qu'il y aurait beaucoup de réflexions avant condamnation à tirer du parcours de Maïga, pro à 15 ans peut-être moins, expatrié à 17.
Une anecdote afin de donner une respiration à notre exposé touffu comme une égérie du Président :
Lors du premier match de Modibo sous nos couleurs (Sochaux-Arles) un énergumène peu convaincu du talent de notre joyau, hurlait à chaque fois qu'il touchait la balle "A Bamako, A Bamako" et Maïga de répondre "Si c'est Marianne, je veux bien".
N'est-ce pas une preuve suffisante d'intégration, et mieux, de réel respect des supporters ?
On en arrive enfin au nœud du problème : qu'a dit Maïga pour sa défense "Les supporters ne me comprennent pas" ? Une explication qui n'a pas l'heur de plaire à Môôssieur Slow Pulse Boy (dont, en passant; l'anglicité du pseudonyme est déjà une indication forte de propension à dire des conneries et j'ai des exemples).
C'est pourtant la vérité et tout se résume à ça.
Modibo, un pauvre joueur manceau à 6-7 buts par saison a surperformé en marquant 15 buts avec Sochaux. Partant, et ce fut la même chose pour Anin, il a demandé une rallonge au Président, ce que faisaient et obtenaient tous les joueurs depuis 15 ans sans que ça émeuve quiconque.
Il se trouve que les temps ont changé et que Monsieur Lacombe a sans doute reçu mission de refuser ce genre de revalorisations.
Qu'à cela ne tienne, Modibo et sont agent, la CNIL, trouvent un contrat à Newcastle.
Dans l'esprit de Modibo, les choses sont claires: Ou on est capable de le payer, ou on le laisse partir dans un club qui a de tels moyens.
Et là, conflit, dérapages, incapacité de prendre en compte la position de l'autre, fierté, entêtement, escalade, connaissance fragmentaire de la langue interdisant d'élaborer la réponse nuancée et circonstanciée d'autant plus nécessaire aux supporters qu'ils auraient été majoritairement incapables de l'apprécier…
Bref, des choses dérangeantes, pas glorieuses, mais rien qui justifie qu'on fasse de Modibo le bouc émissaire d'une déliquescence dont l'épisode tardif de la MIF au Kebap attestera assez de la généralisation ou des propres errements de Bazdarevic dont ou trouve suffisamment d'indices antérieurs pour douter qu'ils soient liés à Maïga.
Il faut peut-être admettre qu'il arrive quelques fois où on découvre une impasse, une situation déplaisante, révoltante peut-être sans qu'il soit possible d'évacuer sa frustration en criminalisant un seul homme.
Maïga a sans doute été injuste avec nous, inutile de rivaliser.
Je sais que je me souviendrai de Moumouni jouant malgré le décès de son père, et Maïga malgré le palu et peut-être même la malaria ou avec un genou récalcitrant, de son but contre Montpellier...
Libre à certains qui gardent 11 mois ce qu'ils ont sur le cœur d'avoir d'autres souvenirs dont l'amertume fait le fiel.
Moi j'ai vu Weah avec le maillot de Sochaux !
Merci Modibo.
Et fermez vos gueules.