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Lettre ouverte à la famille Peugeot


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3 réponses à ce sujet

#1 Clyde

Clyde

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Posté 11 mars 2015 - 14:16

"John Locke", intervenant régulier de notre forum et rédacteur occasionnel, a publié une lettre ouverte adressée à la famille Peugeot. Nous retrouvant totalement dans ses propos, Planète Sochaux a décidé de relayer cette lettre avec son accord.
N'hésitez pas à la partager et à faire entendre autour de vous (amis, presse, etc.) notre tristesse et notre inquiétude.


Messieurs et mesdames Peugeot,

Nous ne nous connaissons pas, et nous faisons pourtant partie de la même famille par alliance. Voilà bien des années maintenant que je me suis amouraché de l'un des vôtres, un enfant de la famille Peugeot, la chair de la chair de votre aîné Jean-Pierre. C'est un amour particulier, certes, nourri d'une passion parfois dévorante et masochiste, mais couplée de tant d'émotions fortes que le voir s'éteindre signifierait la mort d'une partie importante de mon âme. Il est d'autant plus atypique qu'il est partagé par des dizaines, des centaines de milliers de personnes à travers la Franche-Comté, l'Est de la France, parfois même bien plus loin. C'est un amour qui n'est pas exclusif, et c'est peut-être finalement ce qui en fait sa plus éclatante facette, car il me permet chaque jour qui passe de rire, pleurer et m'engueuler avec ceux qui, comme moi, sont transis à en perdre parfois la raison. Tout simplement, il me permet de vivre ces émotions fortes derrière lesquelles chaque être humain part en quête pour donner un sens à sa vie, panser des plaies, pimenter son existence.
Vous l'aurez compris, je suis amoureux du FC Sochaux-Montbéliard. En écrire simplement le nom ramène à mon esprit un nombre incalculable de souvenirs, des bons, des moins bons, des images gravées à jamais dans ma mémoire, des noms éternellement associés au panthéon personnel que je me crée de gens ayant contribué à rendre ma vie meilleure.

FC Sochaux-Montbéliard. Un nom qui claque, qui résonne. Un nom lumineux. Le père du football professionnel en France, 66 saisons passées dans l'élite du sport le plus populaire au monde, un record aux pieds d'argile que ma seule dévotion ne pourra sauver des affres vers lesquelles son cruel destin semble le mener. Une place forte du football en France, un monument. Un « monument à terre » titrait le quotidien l'Equipe le 18 mai dernier, au lendemain d'une terrible descende en Ligue 2 qui s'apparente désormais à la première étape d'une longue descente en enfer. A terre nous avons été, atterrés aussi d'apprendre quelques jours à peine après ce funeste 17 mai que le divorce était consommé entre le club que j'aime et sa famille de toujours, celle dont le nom était supposé lui être éternellement associé : l'entreprise Peugeot s'est lancée à la recherche d'un repreneur pour SON FC Sochaux. Nous étions à terre, voilà que l'on nous piétine. Peugeot, étrillé par les exigences économiques que lui impose la conjoncture actuelle, veut jeter le bébé avec l'eau du bain. L'annonce est ubuesque, pour tout supporter d'un club dont le stade où il se rend plusieurs fois par mois est situé aux confins de l'usine historique basée à Montbéliard. Combien d'entre-nous d'ailleurs sommes justement des salariés de la marque au lion ? Le lion, votre emblème, notre emblème, celui de la Franche-Comté, celui des automobiles Peugeot, celui du FC Sochaux-Montbéliard. Tout est lié. Un lien qui semblait indéfectible pour quiconque, comme moi, s'est un jour laissé harponner par les sirènes de la tentation d'un club aux valeurs solides, puissantes, éclatantes, identitaires.

L'amour rend aveugle, c'est bien connu. C'est sans doute pour cela que, face à cette situation douloureuse, les supporters du FC Sochaux-Montbéliard font le dos rond depuis dix mois maintenant, préférant se concentrer sur le soutien de leur équipe et son espoir fou de remontée immédiate en Ligue 1.
Nous avons accueilli avec fatalité et dignité l'annonce de cette séparation : la famille Peugeot, votre famille, a accepté de perdre son rôle prépondérant au sein de l'entreprise PSA, ouvrant son capital à l'Etat Français et à la société chinoise Dongfeng, et propulsant à la tête du groupe un dénommé Carlos Tavares. Vous voilà donc dédouanés de toute responsabilité dans cette folle démarche.
Nous avons mis de côté tout procès d'intention excessif, toute accusation de cynisme ou de mépris lorsqu'il s'est avéré ces dernières semaines qu'un repreneur avait été trouvé et que celui-ci, LEDUS, était chinois, basé à Hong-Kong. Après tout, supporter un club de football dans les temps actuels implique d'accueillir l'idée de sa mondialisation sans limites quand bien même celle-ci nous ferait horreur. L'une d'entre vous, Christiane, s'est d'ailleurs émue au micro de France Bleu Belfort-Montbéliard de la vente du FC Sochaux-Montbéliard au lendemain de l'annonce de cette reprise éventuelle, le 18 février dernier.
Nous avons été rassurés de voir que le sort de notre bien aimée ne laissait pas indifférent sa famille historique. Nous sommes aujourd'hui inquiets de la voir se terrer dans un silence que nous avons peur, à terme, d'assimiler à une forme de complicité.

Depuis hier, 10 mars 2015, les rumeurs se font persistantes sur la mise en relation des groupes PSA et Ledus par l'intermédiaire d'un obscur agent de joueurs mulhousien, Mounir Jawhar, appelé à devenir « directeur sportif du club, voire plus » (Est Républicain du 10 mars 2015) et l'implication dans ce dossier de reprise de Jean-Luc Witzel, l'un des fossoyeurs du Racing Club de Strasbourg, jeté vulgairement dans le purgatoire du football français il y a moins de dix ans par les lubies d'un investisseur farfelu en manque de divertissement. Le FC Sochaux-Montbéliard n'a pas vocation à devenir la marionnette de milliardaires en quête de publicité, de charognards véreux et sans scrupules à la recherche de notoriété, d'investisseurs étrangers aux finances opaques et incertaines qui s'essuieraient les pieds sur 87 ans d'Histoire à la première difficulté venue. Le FC Sochaux-Montbéliard n'est pas destiné à être un énième paillasson du football français sur lequel les excès d'un football mondialisé, impersonnel et capitalistique laisseraient traîner leur saleté. C'est malheureusement la réputation qui colle aux basques de ceux appelés à gérer le rétablissement d'un FC Sochaux-Montbéliard, mon amour, placé sous respiration artificielle. Une réputation d'individualisme et d'arrivisme qui contraste avec les valeurs les plus fondamentales qu'a toujours drainé le club, depuis sa création en 1928.
Je ne saurais trop rappeler que Jean-Pierre Peugeot s'est associé à la création du FC Sochaux-Montbéliard dans une démarche altruiste et humaniste à l'attention de ses ouvriers, afin de consolider une politique forte de loisirs à leur égard. Je vous l'accorde, j'ai moi-même du mal à y croire en l'écrivant, tant ces considérations semblent aujourd'hui d'un temps révolu, presque légendaire. Un loisir devenu « fournisseur d'émotions fortes », générant des victoires nationales éclatantes en Coupe de la Ligue ou en Coupe de France, des campagnes européennes de grande ampleur nous entraînant d'Alkmaar à Dortmund en passant par Milan, entraînant des moments de doute, de tristesse, de détresse aussi lorsque le spectre de la relégation en deuxième division s'abattait sur le club. Une constante pourtant, toujours : Peugeot. Un actionnaire historique, loyal, fiable, dont on savait qu'il ferait tout pour redresser la barre. Il l'a d'ailleurs toujours fait et notre confiance, en cela, fut entière et aveugle. Et voilà que ce diamant brut serait aujourd'hui vulgairement vendu à la sauvette au premier margoulin venu, comme n'importe quel rustre braderait à la brocante du coin un Picasso qu'il avait en sa possession sans en connaître la valeur réelle, juste pour s'en débarrasser, parce qu'il faut faire de la place ? Place aux exigences personnelles de monsieur Tavares, passionné de course automobile et qui préfère s'asseoir sur près de 90 ans de la marque dont il est la tête pour faire de menues économies, plutôt que de perpétuer la fidèle alliance qui a toujours contribué à valoriser l'image des automobiles Peugeot à travers la France entière. Mieux vaut être sponsor du Paris-Saint-Germain en 2015 que mécène du FC Sochaux-Montbéliard : une rumeur persistante fait état de l'investissement des 3 millions d'euros récupérés à la vente de notre joueur Stoppila Sunzu en janvier dernier dans … le sponsoring d'une buvette au Parc des Princes. Nous ne pouvons croire à tant de cynisme. Le FC Sochaux-Montbéliard ne serait plus uniquement à terre. Il ne serait plus simplement piétiné. On lui cracherait à la figure. Sa propre famille lui cracherait au visage. Le renierait.

C'est en ce sens, messieurs et mesdames Peugeot, que je vous exhorte aujourd'hui à ne plus vous murer dans le silence et l'inaction. Je ne peux parler au nom de tous les supporters et salariés du FC Sochaux-Montbéliard. Je sais en revanche que la peine, l'infinie tristesse voire la détresse qui m'habitent aujourd'hui envahissent de la même manière chacun de mes camarades, de mes amis, de mes frères, parce que le FC Sochaux est bel et bien une famille, une belle famille. Et c'est vers vous que chacun de nos regards se tourne désormais. Un acte désespéré nous pousserait à vous demander d’échafauder un dossier de reprise parallèle à celui ubuesque de LEDUS et de messieurs Jawhar et Witzel, fossoyeurs annoncés de notre bien-aimé. Nous ne savons évidemment pas si vous en avez les moyens personnels, si d'éventuelles dissensions internes ne vous empêcheraient de trouver un accord sur une telle démarche. Soit. Mais nous ne pardonnerions pas à notre famille que celle-ci lâche la main de l'un de ses plus chers enfants. La famille Peugeot doit faire entendre sa voix dans les conseils d'administration et dans la presse afin de sauver ce qui peut encore l'être. Car votre nom, que vous le vouliez ou non, sera à jamais associé à celui du club de football qu'il a enfanté. Chaque supporter du FC Sochaux, par amour, a accepté d'y associer également le sien. Ne nous trahissez pas, dans ce moment douloureux où plus que jamais, nous avons besoin de vous pour continuer à vibrer, rêver, aimer. C'est aujourd'hui, ici et maintenant que vous devez faire honneur à la mémoire de votre ancêtre Jean-Pierre Peugeot, homme admirable dont le souci était d'apporter un peu de baume au cœur de ses salariés. Veillez à ce que notre tristesse et notre inquiétude ne se transforment pas en colère et en révolte. L'avenir de notre passion est entre vos mains. Mon cœur, notre coeur bat pour le FC Sochaux-Montbéliard.

Ne laissez pas mourir mon amour, notre amour !
« Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait » @ Mark Twain

#2 FCSMFOREVER

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    V.I.P.

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Posté 11 mars 2015 - 18:29

Très très bien écrit, cela résume bien l'angoisse de chaque supporter du FCSM actuellement.

Je m'inscris dans la démarche.


"on ne peut pas dire la vérité à la TV car tout le monde la regarde" - Coluche


#3 chebix

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Posté 11 mars 2015 - 18:44

Beau cri du coeur, je n'ose imaginer que cela passe inaperçu.
En espérant qu'il rugisse de nouveau.

#4 Pobat

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Posté 11 mars 2015 - 20:45

J'aurais souhaité que cette lettre, bien qu'indispensable aujourd'hui, ne soit jamais écrite.
C'est effarant d'en arriver là et de jeter le fcsm comme un vulgaire déchet aux vautours...

Le club jadis dans la chair est devenu un boulet enchaîné aux chevilles et cela bien trop rapidement car un nouveau, ne connaissant le Fcsm que le blason (et encore), est arrivé aux commandes et l'a décidé ainsi.

Alors bon admettons le recentrage etc. mais au lieu de détacher ce boulet avec réflexion et patience par un bon ou même moyen on veut vite vite s'en débarrasser et c'est à celui qui arrachera ce poids qu'importe qui, qu'importe son passé, qu'importe son ambition, qu'importe ses compétences, qu'importe son expérience.

L'immédiateté à tout prix...vite vite des résultats.

Je suis dégoûté.

Bravo JL pour ta lettre (peut être qu'elle deviendra lettre morte mais au moins elle lutte contre celle du club).




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