Voilà là je suis entièrement d'accord. Je pense que le cas Renard est faussé par l'admiration que tu portes à l'homme chose que tu ne fais pas avec d'autres. Je n'ai jamais été fan de Renard même si j'ai aimé ce qu'il a fait quelques mois chez nous. Je ne le vois pas réussir à Lille car on ne manage pas des Balmont et autres Mavuba comme on manage des Zambiens de 20 ans.
Je lui souhaite bien sur le meilleur pour la suite
J'admire en effet Renard pour sa capacité à faire adhérer à sa cause les gens, en s'appuyant sur un charisme hors-norme. Il faut des gens comme ça dans la vie.
Je le défends d'autant plus qu'il y a chez certains une posture anti-conformiste visant à le sabrer jusqu'au moindre détail juste pour ne pas faire comme tout le monde. Or, il n'y a rien de nos jours de plus conformiste que l'anti-conformisme. Un peu comme ceux qui pensent qu'il est hype de soutenir Zemmour en 2015 sur la prétendue bien-pensance de ses adversaires, quand une majorité défend déjà Zemmour. C'est l'exemple le plus concret.
Bref, comme il n'y a qu'une seule chose à reprocher véritablement à Renard, cet entretien avec Aulas, ses détracteurs n'ont de cesse de rappeler, ressasser, rabâcher cet épisode sans relâche, alors qu'il n'est au final qu'une tempête dans un verre d'eau.
Dans le fond, je critique moi aussi cette attitude, et je me souviens d'ailleurs très bien avoir été le premier (oui, le premier) à le faire le mercredi 14 mai après avoir lu la brève sur Foot365 et l'avoir retranscrite sur ce forum.
Mais tenir un an après cet épisode comme responsable de notre échec face à Evian, ça ne revient à rien d'autre que responsabiliser quasi exclusivement un homme d'un échec pour lequel l'échec trouve son fondement dans un espoir de réussite que lui seul avait su ramener, quand ici tout le monde préparait déjà sans sourciller une seconde la descente en L2.
Là où j'absous pour ma part Renard sur cet épisode, outre le fait que PERSONNE n'ayant vécu cette semaine cruciale au cœur du club n'a ciblé cette rencontre avec Aulas comme responsable de la défaite face à Evian, c'est qu'il s'en est expliqué quelques semaines plus tard dans l'Equipe (et que j'en ai eu plus tard l'écho personnellement aussi, mais ça ça ne compte a priori jamais pour certains) en disant qu'il pensait que se concentrer sur son avenir personnel lui permettrait de fuir un environnement devenu pesant, et qu'il n'avait pas mesuré à quel point une interrogation personnelle pouvait être perçue comme une incidence collective. Il a parlé d'acte manqué, s'en est excusé. Je l'entends. Je le comprends. Je l'admets.
On peut ne pas le comprendre, mais ça n'autorise pas pour autant à l'ériger en fossoyeur, alors que le seul espoir que nous avons eu est né de son action.
Maintenant, je te rassure, je ne miserai rien sur sa réussite potentielle à Lille. Je garde mon libre arbitre. Mais je ne crois pas en son incapacité à gérer des fortes têtes. Il me semble qu'il a gagné une CAN avec les frères Touré, avec Gervinho qui lui voue un culte ... Alors Balmont, excuse-moi, mais il fera peur à qui ? Un simplet qui cire le banc depuis des mois ...
Mes interrogations portent davantage sur capacité à maintenir un groupe dans l'enthousiasme et le travail qu'il impose sur une durée supérieure à six mois ou à un mois de compétition internationale.