Permets moi de ne pas être d'accord avec cet argumentaire. D'une part, vouloir limiter le droit de grêve (tout au moins ses conséquences) et vouloir l'interdire sont deux choses totalement différentes. Il ne faudrait pas caricaturer car personne ici n'a jamais parler de l'interdire.
Réduire un droit, c'est un premier pas vers l'interdiction.
Regarde la RTT en général (c'est un exemple, inutile de faire dévier le débat dessus), on commence par l'aménager, puis maintenant on a déjà des exemples de terrorisme social (39 h payées 35 ou on délocalise), et si la loi sur la RTT n'a pas été abrogée, c'est unuiquement parce que c'est le truc qui foutrait vraiment le gouvernement par terre.
De plus, à faire la grêve pour tout et n'importe quoi, les syndicats de certaines corporations décrédibilisent totalement ce droit fondamental et à trop tirer sur la corde, il ne faudra pas s'étonner si un jour le MEDEF ou un gouvernement ultra libéral en tirent bénéfice et prennent les usagers à témoin pour obtenir cette interdiction. Là, ils auront tout gagné !
Certes, certaines grèves sont abusives, on est d'accord, mais faut pas non plus tomber dans ce travers là. Sachant qu'il y a quand même des règles de préavis, etc, donc parfois les grèves pourraient être évitées ou tout du moins amorties. Mais certaines entreprises préfèrent laisser pourrir la situation en comptant sur la lassitude (style PSA en 90) ou sur l'énervement des "usagers injustement pris en otages" (style JT de TF1).
Je rejoins Boris, encore une fois, le type qui peut pas aller au taf 5 fois par an pour cause de grève de RER ou de métro, qui enrage contre les grévistes pis qui se fait lourder après, il aura beau jeu de venir pleurer contre les entreprises inhumaines ou l'Etat complice.
L'Etat compte bien exploiter le soi disant "ras le bol" des usagers bloqués pour commencer à rogner les ailes du droit du travail. La LFP n'a pas fait mieux avec son système d'amendes aux clubs pour les fumis ou la FFF qui retire carrément des points au classement en National et CFA ! Diviser pour mieux régner, c'est leur seul politique qui marche encore.
Les abus répétés relatifs aux congés maladie font qu'aujourd'hui lorsqu'on est réellement malade et malgré le très favorable statut qui est le mien, en l'occurrence celui de la fonction publique, on perd énormément d'argent (je le sais, je viens de perdre 300 euros et 3 jours de RTT suite à une intervention chirurgical nécessitant 15 jours d'arrêt). Ce ne serait pas le cas s'il n'y avait pas eu autant d'abus par le passé. Et je pourrais prendre d'autres exemples, tout ça pour dire que si un jour le droit de grêve se trouve limité voire interdit dans certaines professions, ceux qui en auront usé et abusé en porteront la responsabilité et les grêves les plus légitimes deviendront impossibles ! Voilà pour l'argumentaire répugnant

Non, pas les dents, pas les dents...
Oui mais attends, l'excuse de "il y a eu des abus, donc on resserre les boulons", c'est un peu facile. Combien de faux cas de maladie sur 100 ? Combien d'absences injustifiées dans le tas ? C'est ce que les administrations te sortent comme excuse afin de justifier leurs propres incompétences à gérer leurs déficits et leurs systèmes de solidarité.
C'est pas les 3 % d'abus du système qui le mettent en péril, faut pas déconner non plus.
J'ai certes connu des gens qui allaient soigner leur mal-être en cure en Savoie aux frais de l'administration (éreintant le boulot de guichetier à la Préf, lol, je plaisante), mais j'ai aussi connu des boites qui t'envoient le médecin du travail parce que tu rates une demi-journée en 25 ans de présence indéfectible payées au smic.