ben personne n'en parle !
COCORICO !!! Natation: Laure Manaudou triomphe en aveugle sur 400m nage libre
lundi 25 juillet 2005 (Reuters - 08:26)
Par Sophie Greuil
MONTREAL - Laure Manaudou est devenue championne du monde du 400m nage libre, dimanche à Montréal, au terme d'une course pleine de culot et de talent, en aveugle à la ligne d'eau n°8, sur les bases du record du monde.
Ainsi, la Melunaise de 18 ans remporte la première médaille de l'équipe de France et succède à Roxana Maracineanu, dernière française championne du monde. C'était sur 200 m dos en 1998.
"Honnêtement, même vingt minutes avant le départ, je n'y croyais pas moi-même. Même si mon entraîneur n'avait dit qu'on pouvait être championne olympique ou championne du monde en étant à la ligne n°8, j'avais du mal à y croire. Heureusement, Philippe a bien su me motiver", a reconnu Laure Manaudou après son titre et une caresse sur la joue donnée par son entraîneur juste avant de se lancer.
"Je suis émue par ce titre parce que, ces derniers temps, cela n'a pas été facile pour moi. Et puis, ça fait bizarre parce que, ce matin, j'étais nulle et, ce soir, je suis championne du monde".
"Dans le dernier 100 mètres, j'avais tellement mal aux jambes que j'ai même eu du mal à pousser dans le dernier virage. Je suis contente d'avoir gagnée sans être trop en forme" reconnaît l'héroïne d'Athènes, majeure depuis octobre dernier et très sollicitée ces derniers temps.
ATOUT ET HANDICAP
Dans cette ligne n°8, où l'on nage en aveugle, coincée près du mur de la piscine sans pouvoir vraiment bien voir ses rivales, dans cette ligne promise au huitième temps de la course précédente, en l'occurrence les séries matinales, la championne olympique avait frisé la correctionnelle en nageant en 4'11"46.
"Après cette course, j'ai eu beaucoup de mal à me remotiver. Puis, pendant la finale, je n'ai pas pu voir mes adversaires pendant 300 mètres. Au virage du dernier 100 mètres, j'ai pu jeter un rapide petit coup d'oeil"
"Cette ligne fut à la fois un atout parce que j'ai vraiment fait ma course et un handicap parce qu'il est toujours bien se savoir ce que font les autres", reconnaît-elle.
Lucas affirme : "Ce matin, elle était tétanisée par le stress".
Dans cette ligne n°8, comme punie de sa contre-performance matinale, "la gamine" comme la nomme son entraîneur a fait sa course en partant comme une bombe. Pendant les trois cents premiers mètres, elle était même sur les bases du record du monde de Janet Evans en 4'03"85.
A l'arrivée, la triple médaillée olympique d'Athènes peine dans la dernière longueur, "touche mal" et nage en 4'06"44, "pas un bon chrono : mais là, ce n'est pas important".
TOURNEE VERS L'AVENIR
A peine échaudée par sa journée, à peine séchée, Laure Manaudou, qu'on sait très épuisée par ces derniers mois sous pression, parlait déjà d'avenir :
"Je ne sais pas encore si je vais nager le 1500 m. Je vais voir avec mon entraîneur. Mais là, j'attends avec impatience la saison prochaine afin de mieux m'entraîner, en tout cas m'entraîner mieux que cette année".
A demi mot, la championne du monde avouait aussi une fatigue psychologique qui se lit sur un corps délesté de quatre kilos et sur son regard laissant échapper quelques larmes "peu habituelles chez elle", selon son entraîneur.
Laure Manaudou, soutenue par son père et son jeune frère de nageur, explique:
"Ce matin, j'ai eu l'impression d'avoir mal aux jambes. Mais, effectivement, en fait, c'était plutôt dans ma tête que ça passait pas. Heureusement que Philippe a su me convaincre qu'on pouvait faire un mauvais temps le matin et un bon résultat l'après-midi".
En l'espace de quatorze mois, la Melunaise a réussi un triplé extraordinaire en décrochant le titre de championne d'Europe en mai 2004, de championne olympique en août 2004 et de championne du monde en juillet 2005 sur 400 m nage libre