À compter du 1er janvier, il faudra déclarer en ligne n'importe quel don que tu feras à tes gamins, même de 100 balles.
C'est la règle, et il ne faut donc ni la contester, ni la transgresser, quand bien même c'est grotesque.
Sur TikTok, de nombreuses vidéos affirment que cette mesure entrera en vigueur au 1er janvier 2026.
Article rédigé par Valentine Joubin
Radio France
Publié le 08/12/2025 09:10 Mis à jour le 08/12/2025 09:14
Temps de lecture : 4min 
En 2024, sur les 59 millions de dons télédéclarés, moins de 2% ont été imposés, (photo d'illustration). (/NCY / MAXPPP)
C'est une tradition de fin d'année sur les réseaux sociaux. À l'approche du nouvel an, de nombreux contenus s'intéressent aux nouvelles règles(Nouvelle fenêtre) qui entreront en vigueur au 1er janvier, en jouant souvent sur les angoisses et le ressentiment des internautes. Début décembre, plusieurs vidéos très partagées sur TikTok annoncent un changement au sujet des dons entre particuliers : "À partir du 1er janvier 2026, la France a clairement décidé d'un truc historique. Si tu veux donner 100 balles à ton fils et ben tu devras le déclarer", affirme un TikTokeur. "Tout devra passer par la case déclaration numérique, croit savoir un autre. Donc t'es là, tu donnes 50 euros à ta copine, ton pote, etc. Il va falloir déclarer."
Dans ces contenus, il y a un peu de vrai et beaucoup de faux. En réalité, la déclaration aux services des impôts est déjà obligatoire pour certains dons entre particuliers. La seule chose qui changera au 1er janvier, c'est que cette démarche se fera uniquement en ligne(Nouvelle fenêtre), alors qu'elle pouvait jusqu'ici être réalisée également par courrier ou dans un centre des finances publiques. Une mesure "écoresponsable et de simplification", justifie la Direction des finances publiques à franceinfo, qui précise que 69% des dons étaient déjà télédéclarés."Les usagers dépourvus d’un accès internet ou dans l’incapacité matérielle d’utiliser le service" pourront continuer à utiliser ces deux canaux, précise le ministère de l'Action et des comptes publics dans un communiqué.
Les cadeaux de Noël ne sont pas concernés
La télédéclaration obligatoire concerne les sommes d'argent, "quelle que soit leur date de versement", les dons manuels de biens meubles (bijoux, véhicules, œuvres d'art ou encore objets de valeur), mais aussi les actions. Cette procédure, qui "ne prend que quelques minutes", selon le ministère, est à la charge du receveur et non du donateur.
Les cadeaux de Noël sont-ils visés par cette obligation, comme le sous-entendent plusieurs publications sur les réseaux sociaux ? Non. Les cadeaux liés à un événement particulier, ce qu'on appelle en droit les "présents d'usage"(Nouvelle fenêtre), n'ont pas à être déclarés. Les étrennes de janvier, les cadeaux d'anniversaire ou de mariage ou encore une récompense pour un diplôme validé... Tous ces dons de circonstance n'ont pas besoin d'être déclarés.
Et si le don n'est pas lié à un événement ? Dans ce cas_là, c'est le montant du don qui compte. Il n'y a pas de seuil minimal qui oblige à remplir une déclaration. Il ne s'agit pas de déclarer "les petites sommes, comme l'argent de poche", évacue d'emblée la Direction des finances publiques, mais plutôt un cadeau "disproportionné" par rapport au niveau de revenu du donateur. Il ne faut pas, insiste la DGFIP, que cette personne ait "cassé sa tire-lire" en réalisant ce don.
Une démarche utile pour le calcul de l'héritage
Précision importante : un don déclaré n'est pas systématiquement imposé. La plupart des dons ne sont pas imposables grâce à plusieurs dispositifs d'abattement fiscal(Nouvelle fenêtre) : en 2024, sur les 59 millions de dons télédéclarés, moins de 2% ont été imposés. Les dons des parents à leurs enfants ne sont pas soumis à impôt jusqu'à 100 000 euros, tous les 15 ans. Ce montant descend à 32 000 euros pour les dons des grands-parents à leurs petits enfants.
Pourquoi déclarer un cadeau qui ne sera, de toute façon, pas imposé ? "Pour éviter les conflits familiaux lors d'une succession", répond la Direction générale des finances publiques à franceinfo. Cela permet "de garder une trace", une preuve de ce que chaque héritier a reçu. Un moyen de "sécuriser juridiquement" les donations.