Pour moi, il n'y a même pas de débat. La TNS a voulu se faire plaisir en fêtant ses 10 ans. Elle n'a mis personne en danger et je trouve le show superbe, comme un très grand nombre de spectateurs dans le stade ou sur les réseaux sociaux.
Bravo à la TNS pour tout ce qu'elle fait pour soutenir et encourager le club.
S'il y a pas de sanction, effectivement y'a pas à débattre
Si on se prend une amende, ou un huis clos , c'est à dire que la situation économique du club est impacté ou que personnellement je serai privé de stade (avec d'autres) parce que la TNS a voulu fêter son anniv' avec des fumi, on en reparlera.
Je vais pas débattre sur l'utilité de l'interdiction de fumigène dans les stades, je suis pas législateur.
"La liberté des uns s'arrête la ou commence celle des autres" parait il...
Puisque la liberté des uns s'arrête où commence celle des autres, celle-ci ne doit donc pas être empêchée mais encadrée. Par exemple, en sanctionnant celui qui se rendrait coupable d'un jet de fumigène sur la pelouse, plutôt qu'en interdisant le fumigène.
Et ceci ne tient pas tant du droit que de la philosophie.
Le droit peut être mis au service d'un système et d'une idéologie.
La criminalisation à outrance des supporters de football en fait partie.
J'invite (modestement, puisqu'il faut le préciser) chacun à s'interroger sur le football qu'il aime et qu'il défend. On ne peut décemment pas se faire l'apôtre du "c'était mieux avant", contester la Coupe du Monde à 48 et bientôt 726, être le contempteur de l'individualisation à outrance des comportements et de la transformation en un produit marchand, tout en conspuant la TNS, les Ultras ou les supporters.
Parce que tout cela répond d'une même dynamique, l'emprise financière de quelques intérêts privés qui visent à transformer le football en divertissement et en marchandise, ce pourquoi il est nécessaire de virer les ploucs des tribunes au profit des "familles", des CSP+ et des bourgeois-bohèmes qui s'extasient devant un match du PSG comme devant un mojito au café lounge du coin, parce que tous ceux-là sont bien élevés, ils ne sentent ni la marijeanne ni le roquefort, ont tous leurs chicots, ils sont prêts à acheter le premier maillot Halloween venu et à se payer un soda à 16€, pensent qu'on vit mieux un match assis et en silence que debout et en gueulant, et que si l'on pouvait éviter de faire descendre des tribunes un ou deux "enculé" à destination d'un arbitre ou d'un adversaire, on réglerait sans aucun doute tous les problèmes d'homophobie qui gangrènent la société.
On ne peut pas se faire le complice de cela quand on a soutenu la valorisation d'un football populaire à l'été 2023, ne serait-ce qu'en convoquant le seul droit au détriment de tout le reste.
Le fumigène n'a jamais tué personne (ou presque), prétendre qu'un joueur pourrait un jour être victime d'une intoxication est le reflet du principe de précaution qu'on s'inflige à outrance sur tout, partout et pour tout (ne sortons plus de chez nous, nous pourrions nous faire écraser par un bus - j'espère que l'analogie ne choquera pas, car elle est sacrément osée !) ; en revanche, il est consubstantiel de l'animation des tribunes qui font vivre le football depuis que le football est football.
Il n'y a que les ploutocrates et leurs obliges qui prétendent y voir un danger, alors qu'ils ne font que retarder potentiellement de 5 minutes le début de la diffusion de "Joséphine Ange Gardien" programmée après le match et entre trois spots publicitaires.
Je suis bien triste de constater l'énergie mis par certains pour défendre ce mécanisme pourtant clair comme de l'eau de roche, prétextant le droit et agitant le chiffon rouge de sanctions et d'amendes qui ne tomberont pas, et ainsi se mettre en opposition à ceux qui font vivre le club au quotidien.
Lire que 600 personnes, sur 11'000 en moyenne, "ce n'est rien", me laisse pantois. Et c'est un euphémisme. Faut-il ne pas mettre les pieds à Bonal régulièrement pour imaginer que le FCSM a un avenir sans ses supporters actifs.
Laisser entendre que c'est une minorité, parce que Roger a donné 50 balles en juillet 2023 (et merci à lui), et que nous pourrions donc nous en passer, parce qu'ils sont parfois un peu agités, c'est donner du grain à moudre à cette idéologie effrayante d'un football aseptisé, qu'il faudrait niveler toujours un peu plus à coup de "législation" sécuritaire.
Ce sera peut-être un scoop pour certains, mais le football n'a jamais été le sport des gentils garçons, bien coiffés, propres sur eux. C'est le sport de la rue, où ça pue, où ça gueule, où ça tape, ça se joue avec une bouteille de Coca claquée au sol et, quand on atteint un niveau professionnel, ça peut se jouer sans milliards, sans 200 caméras déployées, sans publicité partout, et sans loges pour Bernard Arnault.
C'est une philosophie de vie, et ça se défend sans transiger.
Les Ultras de France, partout, en L1 comme en National, à domicile comme à l'extérieur, devraient bombarder les tribunes de fumigènes, et les autres supporters les soutenir sans coup férir.
Il n'y aurait plus personne, le lendemain, pour s'inquiéter d'éventuelles sanctions parce que le ridicule de ces dérives financières autoritaires sauterait aux yeux de tout le monde.
Voilà ce que j'en dis.
Et pour faire gagner du temps à certains : oui, je suis hautain, je refuse la contradiction, je me prends pour Jean Moulin, je pense qu'il faut interdire les voitures, ma vie doit être bien triste et ma compagne encore plus, je suis d'extrême-gauche, je mange des enfants (mais jamais au petit-déjeuner) et il m'arrive même d'écouter du Jean-Jacques Goldman.