Je vous assure, les gens changent.
Ça dépend de ce qu'on appelle "changer".
Mon avis, c'est que les gens ne changent pas fondamentalement. Que très tôt on se forge une personnalité, elle-même basée sur une sensibilité, et qu'on garde ça toute notre vie.
La sensibilité ça peut se résumer grossièrement au "j'aime - j'aime pas". Il y a les domaines, les endroits, les atmosphères, situations ... dans lesquels on se sent à l'aise, et les autres dans lesquelles on ne se sent pas bien.
Le goût du conflit par exemple ou de la confrontation. Pour certains c'est un besoin, alors que d'autres appréhendent. Mais ils ne peuvent pas passer une vie à éviter le conflit. Donc ils se forcent, en quelque sorte.
Mais dans le fond on n'a pas changé, on s'est juste adapté plus ou moins temporairement. On le retrouve dans l'expression populaire "chassez le naturel il revient au galop". Le naturel, c'est très bien quand il est adapté à la situation. S'il ne l'est pas il faut le forcer, le contrarier. Si c'est trop compliqué il n'y a aucune honte ou problème à changer de décor. Un type qui a le vertige ne pourra jamais sauter en parachute 3 fois par jour, pas même par mois.
Un radin le sera toute sa vie. Un jaloux (au sens "envieux") aussi, un calculateur itou. Si tu es curieux à 10 ans, tu le seras toujours à 50. Idem si tu es observateur, facétieux, psycho-rigide, intro/extraverti, sujet aux addictions, impulsif, que sais-je. Tu peux lutter contre certaines de ces tares mais je n'appelle pas cela "changer".
Se connaître (j'aime-j'aime pas) est indispensable. C'est ce qui va décider de ton parcours. Sans cela, on navigue à vue, et le gâchis n'est pas loin. L'exemple du parachutiste qui a le vertige est extrême, irréaliste, mais c'est l'idée.
Alors que se définir (je suis - je ne suis pas) est une perte de temps dans la mesure où ça ne mène nulle part. Les gens te perçoivent d'une certaine façon, et comme on vit en société, c'est cette perception qui compte et non l'histoire que tu te racontes.
(J'emploie le "tu" mais il faut le prendre comme un "on"; je ne donne de conseils à personne c'est juste mon point de vue).
Là je ne suis pas d'accord, les gens changent tout au long de leur vie.
Tu peux avoir un enfant enjoué espiègle, si le môme se fait gueuler dessus par son père, voire tabasser, je te promets qu'il ne sera pas le même à la fin du parcours jusqu'à l'âge adulte.
L'enfance joue déjà un rôle.
Ensuite, en + des évènements, tu as l'éducation, et surtout les rencontres dans la vraie vie.
Si tout était linéaire, il n'y aurait jamais de dépression, de très grandes tristesses, ni de très grande joie d'ailleurs.
Tu parles du parachutiste. Mais souvent la vie nous oblige à vaincre nos peurs et nos appréhensions.
Et c'est un peu tout ça qui nous façonne, tout au long de la vie. Certains sont heureux, d'autres malheureux, mais rarement toujours malheureux (sauf maladie mentale, cas pathologique etc).
Tu n'es pas obligé de porter le costume que ta famille, la société, ton emploi te demande de porter. Tu es libre de choisir ta vie, de changer, d'évoluer (surtout en France !). Tu n'es pas ton père, tu n'es pas ta mère, tu n'es même pas ton passé.
Tu es ce que tu fais. Et surtout, surtout, il faut accepter de laisser ce qui doit sortir de ta vie : femme, emploi, etc. Rien est immuable sinon toi même et le soleil qui t'éclaire.
Comme l'a dit bien mieux que moi Apollinaire :
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Après certains s'amusent à jouer aux justiciers des raisons sociaux, tant mieux pour eux. Personnellement j'ai d'une part passé l'âge de ces conneries et d'autre part, je sais l'inutilité de la chose, à part le plaisir malsain de clasher le mec de l'autre côté de l'écran, à qui probablement on paierait la bière si on était à la même table.
Par contre j'accepte assez mal qu'on me colle des étiquettes qui ne sont pas / plus les miennes sur le dos.