Lendemain de Lollapalooza / Olivia Rodrigo :
on quitte Suresnes, patrie de Gérard Cousin, emblématique animateur-chauffeur routier de la radio libre des années 90, pour rejoindre La Défense où 40 000 T-shirts Iron Maiden se baladent dans les hôtels, restaurants, magasins.
Passer de la pop du festival Lollapalooza au métal de Avatar/Iron Maiden, c'est un drôle de numéro d'équilibriste mais allons-y.
J'écris d'ailleurs ''métal'' et non ''heavy métal'' parce que je n'ai jamais bien compris ce terme pour Maiden. Je ne suis pas très doué pour définir les styles des artistes & je me trompe sans doute mais je vois plutôt Maiden (et Avatar aussi d'ailleurs dans une moindre mesure) comme des groupes quasi ''pop-métal'', très mélodiques, mais sûrement pas comme du métal ''lourd''.
Bref.
Une file d'attente record nous attend. La même que pour McCartney en décembre au même endroit. Je ne comprends pas du tout l'organisation. C'est la plus grande salle d'Europe et il y a .... une seule file pour accéder à la salle ! Heureusement qu'il fait beau ! Et que, une fois qu'on a marché environ 500 mètres, enfin, on disperse tout ce beau Monde.
Une fois entré dans l'Arène, l'organisation est quasi militaire. Des agents de sécurité partout. Des contrôles très stricts. Si tu es en tribunes et que tu veux aller te balader en fosse, impossible, si tu te lèves pendant le concert à un endroit qui n'est pas approprié, on t'envoie illico te rasseoir.
Le merchandising est totalement exagéré. Des gobelets collector partout, des gadgets Maiden à n'en plus finir, des drapeaux, des maillots de foot, des casquettes, des bracelets, une ribambelle de trucs aussi chelous qu'inutiles, et ça ne désemplit pas. Je pense que le chiffre d'affaires merchandising dépasse allègrement celui de la billetterie. Les fans de Maiden sont, il est vrai, globalement plutôt âgés et ont les moyens. Lâcher 160 euros au stand ne leur fait pas peur.
Contrairement à mes derniers concerts parisiens notamment NIN, Weezer et Neil Young, je suis placé loin de la scène. Et d'emblée ça me dérange et je déteste l'endroit où je suis assis. Entre ce qu'on imagine sur le plan quand on prend sa place, et la réalité de cette salle beaucoup trop grande, il y a un Monde.
Avatar joue 50 minutes. On sait que le groupe suédois ratisse large. Chaque morceau a une coloration qui rappelle des trucs archi connus. Et même si le groupe a plus de 20 ans d'existence on capte tout de suite les références au néo-métal ou à Rammstein, Corey Taylor, System of a Down avec un petit côté péripatéticienne à la Ghost. Mais ce sont des bêtes de scène qui choisissent soigneusement les morceaux pour coller au public de Maiden.
''Captain Goat'' par exemple est totalement l'héritier du ''Rime of a ancient mariner'' de Maiden.
''Bloody Angel'' est un tube métal d'inspiration Rammstein avec des sonorités typiques de Maiden.
Bref, sans surprise, le groupe reçoit une grosse ovation de la fosse.
Surprise pour Maiden et ça sera bien le problème de la soirée : le son n'est pas meilleur que pour Avatar. Il semblerait que l'ingé-son soit incapable de porter la puissance sonore jusqu'aux tribunes qui reçoivent une boullie.
Des années que je n'avais plus assisté à un tel carnage ! Ca s'est légèrement amélioré tout au long du set, sans plus. Les habitués de cette salle disent que le son oscille entre catatrophique et moyen. Pourtant, McCartney - là où j'étais placé - avait un bon son.
Et je suis sûr que si tu mets NIN à la Défense Arena, le son sera bon.
L'énergie du groupe est époustouflante, les visuels aussi, magnifiques, et la setlist est dantesque mais on le savait, elle ne varie pas d'un poil tout au long de la tournée. Tout le démarrage sur l'album KILLERS, sans doute le disque de Maiden que j'ai le plus écouté, est un pur plaisir.
De mon côté, j'ai toujours préféré la courte période Paul Di'Anno à celle de Dickinson qui a installé le groupe sur le toit du Monde. Je n'ai aucune passion pour des titres comme ''2 minutes du midnight'' ou ''the trooper'' alors que je suis dingue du Maiden ''punk'' qui a composé ''another life'', ''sanctuary'', ''prowler'', ''innocent exile''.
Exceptions en pagaille : les incroyables ''caught somewhere in somewhere'' (que malheureusement le groupe ne joue pas sur cette tournée), ''seventh son of a seventh son'', ''powerslave'' ou ''the prisoner'' qui contient, à mon avis, la meilleure partie instru de la carrière de Maiden. Le genre de speed métal incroyablement troussé qui a tant inspiré Metallica. Pareil pour ''Alexander the great'' et son chef d'oeuvre d'intro.
Nicko McBrain en retraite, son successeur a fait le boulot. Mon souci est plutôt venu du chant de Dicksinson avec lequel j'ai toujours eu un souci. Monter haut dans les aigus tout en maintenant une grande puissance vocale peut être désagréable, en tout cas pour moi, sur 2h10 de concert. Mais je le savais avant d'y aller.
Incroyable groupe en tout cas qui aurait mérité un son à la hauteur de son talent mais ça n'a jamais été le cas hier.